Plus de 30 000 chômeurs supplémentaires en ce décembre de fin 2010. La chute de l’emploi ne semble pas disposée à s’enrayer. Le sommet de Davos est consacré à la quête de normes partagées pour une nouvelle réalité. Etant entendu que cette urgence s’impose compte tenu de la crise sociale qui règne sur les pays occidentaux. Il va de soi que les élites chinoises ou indiennes n’ont pas les mêmes soucis mais viendront à Davos pour s’informer et compléter la photo de famille. Quant à la planète, elle donne des signes de révoltes et autres tensions mais ni plus ni moins qu’il y a 20 ans. Cela dit, la conjoncture est différente car les NPI modifient sensiblement les équilibres économiques et financiers alors que le lent naufrage est une hypothèse. Il y a quelques années, un certain Christian Blanc osait publier un livre dont le titre évoque son cortège d’âneries comme peut en écrire un énarque dans son bureau entouré de chiffres et de statistiques mais éloigné de la vie des gens. La croissance ou le chaos, belle ânerie en effet, comme si on pouvait choisir entre les deux options et décréter la croissance, la contrôler, comme au bon vieux temps du plan et des trente glorieuses. On le voit bien actuellement, la croissance nationale ne se décide pas dans un monde globalisé et de plus, même une croissance honorable ne sera pas apte à résorber un chômage massif dont on peut affirmer qu’il est lié à cette équation aussi incontournable que le principe de Lavoisier. Il n’y a pas assez de travail, ni de fonds pour payer et occuper des gens à effectuer des tâches qu’une partie de l’humanité suffit à assurer. Et comme le travail se déplace dans les NPI, il disparaît dans les pays occidentaux sans être compensé, excepté par cette lubie des emplois verts inventés par des cerveaux pas très mûrs.
Renvoyons Christian Blanc sur les bancs d’école, puis examinons les suggestions de deux autres diplômés de l’ENA, tous deux anciens locataires à Matignon, Alain Juppé et Michel Rocard qui, malgré leurs différences de nuance politique, s’entendent sur un autre salut, la croissance verte, ou du moins le développement durable, qui passe notamment par la réduction des gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique. Hélas, c’est une ânerie de plus, le climat étant, bien plus que la croissance économique, un phénomène non maîtrisable et même hors de portée de toute maîtrise. Mais il faut bien faire croire au bon peuple qu’il y a un salut. En manipulant l’opinion sur le problème climatique et sur les solutions à apporter. De quoi éteindre tout questionnement. La volonté de contrôle du climat relève du délire, d’une psychose telle qu’on peut la rencontrer dans certains mouvements sectaires. C’est aussi un signe d’une époque crépusculaire, au sens de Broch, une époque qui par ses peurs, ses phobies et ses délires, rappellera sans doute la fin ultime du Moyen Age après les longues hésitations de la Renaissance. Une époque étrange, située autour de 1600, qui vit Giordano Bruno condamné au bûcher alors que les tribunaux princiers instruisaient avec l’appui des ecclésiastes les procès en sorcellerie. Les autorités chassaient le démon comme en 2010 on traque les émissions de gaz carbonique et les virus grippaux. Le manque de discernement des gouvernants est inquiétant. Pourtant, mis à part le cas Rocard, excusé pour raisons médicales, les gouvernants ne sont pas incompétents. Sont-ils malhonnêtes ? Pas vraiment. Ils sont juste à côté de la plaque, à la masse pourrait-on dire, ou disons, au service des masses, obligé de répondre à ce désir d’action politique qui naît à la fois des psychismes populaires perturbés et de l’inquiétude technologique et sociale poussant les politiques à proposer des solutions afin de calmer les gens à qui on a implanté dans opinion cérébrale des problèmes, sans réfléchir au problème de l’opinion et mettre en question la problématisation du monde par des spécialistes croyant devoir agir, user de la technique, s’agiter, causer. Même Edgar Morin s’égare dans cette frénésie d’agir, lui qui croit que la voie consiste en un feu d’artifice de réformes interconnectées, autrement dit d’un conglomérat de savoirs-faires spécialisés dont la conjonction produit un salut par un tour de passe-passe rétro-éco-réformateur dans une boucle synergétique inventive d’une société monde cybernétique dont la religion est celle de la terre patrie. Tous ces agitateurs, de Hulot à Jancovici, de Jovanovic à Al Gore, de Lepage à DSK, croient œuvrer correctement pour une juste cause mais ils servent surtout leur propre position et si jamais la donne idéologique se modifiait, ils perdraient de sitôt leur notoriété et leur gagne-pain assez juteux il faut le dire.
Ce constat sur les dirigeants peut sembler sévère et exagéré mais il se justifie tant l’emprise de ces idéologues manipulateurs d’opinion est puissante. Le propre des énarques et autres têtes issues des écoles de management, c’est de trouver, même s’ils n’existent pas, des problèmes, pour ensuite proposer et souvent, vendre des solutions. Le propre d’une société guidée par la philosophie, c’est de poser des questions et de réfléchir, de dialoguer, pour progresser vers la voie. Contrôler parfaitement les virus, la violence, le terrorisme, c’est impossible, maîtriser la croissance, la biodiversité, le climat, c’est aussi impossible. Par contre, les deux défis à relever, c’est la démographie et les inégalités. Les deux étant liés et adossés également à la diffusion des savoirs car la transition démographique est, comme on le sait, étroitement lié à l’instruction des populations. De plus, on constate que la plupart des problèmes sociaux, notamment les violences civiles, les insurrections, les révoltes, ont comme facteur déclenchant bien souvent les inégalités qui ne sont pas nécessairement liées à un manque de richesses mais, on l’a constaté en Tunisie, à une spoliation pratiquée par une caste au pouvoir.
Pour l’instant, réfléchissons avec le bon sens. Créer de la croissance, c’est intangible autant qu’incertain, c’est de la prospective hasardeuse pour ne pas dire illusoire. Par contre, partager, rien de plus facile dans le principe. J’ai autour de moi dix gosses qui ont faim, je sais couper en dix parts un sac de riz ou une miche de pain. Il n’y a pas de miracle, il ne s’agit pas de multiplier les pains mais de partager une boule de pain. S’il y a 20 SDF qui ont faim, et que l’on dispose de 100 euros, c’est assez facile de partager un billet vert en allant faire la monnaie en billets de 5 euros. A l’échelle d’un pays et d’une nation, c’est un peu plus compliqué mais c’est réalisable car on sait parfaitement quelle est la quantité à répartir avec équité, sans être obsédé par l’égalité parfaite mais juste soucieux d’intégrer tous les individus à l’économie de marché par un moyen de redistribution et de répartition à inventer. Partager les ressources et les richesses du monde, voilà un principe sensé pouvant guider la politique en 2010. Pas besoin de tous ces énarques et autres spécialistes issus des écoles et louant leur matière grise dans les think tanks. Le livre à écrire aura comme titre, Le partage ou le chaos. A bon entendeur !
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/partager-tous-ensemble-ou-crever-87848
Renvoyons Christian Blanc sur les bancs d’école, puis examinons les suggestions de deux autres diplômés de l’ENA, tous deux anciens locataires à Matignon, Alain Juppé et Michel Rocard qui, malgré leurs différences de nuance politique, s’entendent sur un autre salut, la croissance verte, ou du moins le développement durable, qui passe notamment par la réduction des gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique. Hélas, c’est une ânerie de plus, le climat étant, bien plus que la croissance économique, un phénomène non maîtrisable et même hors de portée de toute maîtrise. Mais il faut bien faire croire au bon peuple qu’il y a un salut. En manipulant l’opinion sur le problème climatique et sur les solutions à apporter. De quoi éteindre tout questionnement. La volonté de contrôle du climat relève du délire, d’une psychose telle qu’on peut la rencontrer dans certains mouvements sectaires. C’est aussi un signe d’une époque crépusculaire, au sens de Broch, une époque qui par ses peurs, ses phobies et ses délires, rappellera sans doute la fin ultime du Moyen Age après les longues hésitations de la Renaissance. Une époque étrange, située autour de 1600, qui vit Giordano Bruno condamné au bûcher alors que les tribunaux princiers instruisaient avec l’appui des ecclésiastes les procès en sorcellerie. Les autorités chassaient le démon comme en 2010 on traque les émissions de gaz carbonique et les virus grippaux. Le manque de discernement des gouvernants est inquiétant. Pourtant, mis à part le cas Rocard, excusé pour raisons médicales, les gouvernants ne sont pas incompétents. Sont-ils malhonnêtes ? Pas vraiment. Ils sont juste à côté de la plaque, à la masse pourrait-on dire, ou disons, au service des masses, obligé de répondre à ce désir d’action politique qui naît à la fois des psychismes populaires perturbés et de l’inquiétude technologique et sociale poussant les politiques à proposer des solutions afin de calmer les gens à qui on a implanté dans opinion cérébrale des problèmes, sans réfléchir au problème de l’opinion et mettre en question la problématisation du monde par des spécialistes croyant devoir agir, user de la technique, s’agiter, causer. Même Edgar Morin s’égare dans cette frénésie d’agir, lui qui croit que la voie consiste en un feu d’artifice de réformes interconnectées, autrement dit d’un conglomérat de savoirs-faires spécialisés dont la conjonction produit un salut par un tour de passe-passe rétro-éco-réformateur dans une boucle synergétique inventive d’une société monde cybernétique dont la religion est celle de la terre patrie. Tous ces agitateurs, de Hulot à Jancovici, de Jovanovic à Al Gore, de Lepage à DSK, croient œuvrer correctement pour une juste cause mais ils servent surtout leur propre position et si jamais la donne idéologique se modifiait, ils perdraient de sitôt leur notoriété et leur gagne-pain assez juteux il faut le dire.
Ce constat sur les dirigeants peut sembler sévère et exagéré mais il se justifie tant l’emprise de ces idéologues manipulateurs d’opinion est puissante. Le propre des énarques et autres têtes issues des écoles de management, c’est de trouver, même s’ils n’existent pas, des problèmes, pour ensuite proposer et souvent, vendre des solutions. Le propre d’une société guidée par la philosophie, c’est de poser des questions et de réfléchir, de dialoguer, pour progresser vers la voie. Contrôler parfaitement les virus, la violence, le terrorisme, c’est impossible, maîtriser la croissance, la biodiversité, le climat, c’est aussi impossible. Par contre, les deux défis à relever, c’est la démographie et les inégalités. Les deux étant liés et adossés également à la diffusion des savoirs car la transition démographique est, comme on le sait, étroitement lié à l’instruction des populations. De plus, on constate que la plupart des problèmes sociaux, notamment les violences civiles, les insurrections, les révoltes, ont comme facteur déclenchant bien souvent les inégalités qui ne sont pas nécessairement liées à un manque de richesses mais, on l’a constaté en Tunisie, à une spoliation pratiquée par une caste au pouvoir.
Pour l’instant, réfléchissons avec le bon sens. Créer de la croissance, c’est intangible autant qu’incertain, c’est de la prospective hasardeuse pour ne pas dire illusoire. Par contre, partager, rien de plus facile dans le principe. J’ai autour de moi dix gosses qui ont faim, je sais couper en dix parts un sac de riz ou une miche de pain. Il n’y a pas de miracle, il ne s’agit pas de multiplier les pains mais de partager une boule de pain. S’il y a 20 SDF qui ont faim, et que l’on dispose de 100 euros, c’est assez facile de partager un billet vert en allant faire la monnaie en billets de 5 euros. A l’échelle d’un pays et d’une nation, c’est un peu plus compliqué mais c’est réalisable car on sait parfaitement quelle est la quantité à répartir avec équité, sans être obsédé par l’égalité parfaite mais juste soucieux d’intégrer tous les individus à l’économie de marché par un moyen de redistribution et de répartition à inventer. Partager les ressources et les richesses du monde, voilà un principe sensé pouvant guider la politique en 2010. Pas besoin de tous ces énarques et autres spécialistes issus des écoles et louant leur matière grise dans les think tanks. Le livre à écrire aura comme titre, Le partage ou le chaos. A bon entendeur !
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